Édition du lundi 26 novembre 2018
Santé, culture : les maires luttent contre la désertification
Les inégalités d’accès aux services essentiels de proximité ne sont plus à démontrer. Un récent rapport du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) sur la cohésion des territoires l’a traduit sous forme de cartes. Quelques-unes d’entre elles ont été présentées aux maires réunis dans l’auditorium du Congrès des maires de France mercredi 21 novembre pour parler de ce sujet. Les fractures sont nettes : la France actuelle est une France « en recomposition ». Seules deux régions affichent un PIB au-dessus de la moyenne européenne. « L’occupation du territoire » par la population se modifie aussi. Avec une « polarisation sociale forte » - « les riches dans les métropoles » -, et une « capacité d’entraînement limitée » au sein de ces métropoles.
Résultat, « la France est fracturée » et « ces fractures se cumulent » parfois. Cela se répercute sur les conditions d’accès à certains services, qui deviennent difficiles. La plus criante concerne l’inégale répartition des médecins généralistes. « La santé n’entre pas dans nos compétences, mais si nous n’agissons pas, il y a de fortes chances que rien ne se fasse », défend Bernard Vauriac, maire de Saint-Jory-de-Chalais (24), co-président de ce débat avec Florence Portelli, maire de Taverny (95), Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors (46) et Isabelle Maincion, maire de la Ville-aux-Clercs (41).
Ce volontarisme s’est retrouvé dans les différents témoignages présentés lors de ce débat de près de 3 heures. Ils ont montré que sans les maires « à la manœuvre », la désertification se renforcerait et les inégalités continueraient de s’accentuer. C’est aussi pour cela que la maire de Vorey (43), Cécile Gallien, qui a créé une maison de santé pluridisciplinaire sur son territoire, a profité de ce débat pour demander au législateur de « ne pas remettre en cause les exonérations en zone de revitalisation rurale », car elles peuvent être un argument supplémentaire en faveur de l’installation de jeunes médecins.
Les maires ont été à l’initiative des premières maisons de santé pluridisciplinaires créées pour répondre à l’évolution des conditions de travail souhaitées par les professionnels de santé. Elles se multiplient aujourd’hui. Il en est de même de l’offre culturelle : sans la force d’initiative locale, point d’issue. Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Eric Lombard, et le PDG du groupe La Poste, sont venus expliquer comment ils pouvaient prêter leur concours aux élus locaux dans leurs initiatives – la CDC notamment via la nouvelle Banque des territoires.
De nombreux élus ont insisté sur l'idée que l'un des leviers essentiels de l'action des élus locaux restait, toutefois, l'accompagnement de l'État.
Atouts et dangers de la dématérialisation
« L’accessibilité aux services nécessite déjà qu’ils existent », a rappelé Gilles Leproust, maire d’Allones (72). Elle requiert aussi parfois des médiateurs. Cela va devenir particulièrement prégnant avec le développement de la numérisation et de la dématérialisation. « Il est vrai qu’Internet permet l’accès à tout un monde culturel mais la dématérialisation ne répondra jamais à cette question de la médiation, de la proximité, de l’humain », argumente Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors (46).
Le numérique apparaît comme un levier pour rendre accessible des services qui ne l’étaient plus (à l’exemple de la télé-médecine), mais il implique aussi le risque de nouvelles fractures. L’illectronisme (c’est-à-dire le fait d’être mal à l’aise ou mal formé vis-à-vis de l’outil numérique), voilà un nouveau mot auquel les élus vont devoir s’habituer. Car ils vont là encore se retrouver les premiers interlocuteurs vers qui les citoyens vont se tourner pour trouver une réponse ou un appui.
L'interview de Bernard Vauriac par Maire info pendant le congrès de l'AMF.
Résultat, « la France est fracturée » et « ces fractures se cumulent » parfois. Cela se répercute sur les conditions d’accès à certains services, qui deviennent difficiles. La plus criante concerne l’inégale répartition des médecins généralistes. « La santé n’entre pas dans nos compétences, mais si nous n’agissons pas, il y a de fortes chances que rien ne se fasse », défend Bernard Vauriac, maire de Saint-Jory-de-Chalais (24), co-président de ce débat avec Florence Portelli, maire de Taverny (95), Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors (46) et Isabelle Maincion, maire de la Ville-aux-Clercs (41).
Ce volontarisme s’est retrouvé dans les différents témoignages présentés lors de ce débat de près de 3 heures. Ils ont montré que sans les maires « à la manœuvre », la désertification se renforcerait et les inégalités continueraient de s’accentuer. C’est aussi pour cela que la maire de Vorey (43), Cécile Gallien, qui a créé une maison de santé pluridisciplinaire sur son territoire, a profité de ce débat pour demander au législateur de « ne pas remettre en cause les exonérations en zone de revitalisation rurale », car elles peuvent être un argument supplémentaire en faveur de l’installation de jeunes médecins.
Les maires ont été à l’initiative des premières maisons de santé pluridisciplinaires créées pour répondre à l’évolution des conditions de travail souhaitées par les professionnels de santé. Elles se multiplient aujourd’hui. Il en est de même de l’offre culturelle : sans la force d’initiative locale, point d’issue. Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Eric Lombard, et le PDG du groupe La Poste, sont venus expliquer comment ils pouvaient prêter leur concours aux élus locaux dans leurs initiatives – la CDC notamment via la nouvelle Banque des territoires.
De nombreux élus ont insisté sur l'idée que l'un des leviers essentiels de l'action des élus locaux restait, toutefois, l'accompagnement de l'État.
Atouts et dangers de la dématérialisation
« L’accessibilité aux services nécessite déjà qu’ils existent », a rappelé Gilles Leproust, maire d’Allones (72). Elle requiert aussi parfois des médiateurs. Cela va devenir particulièrement prégnant avec le développement de la numérisation et de la dématérialisation. « Il est vrai qu’Internet permet l’accès à tout un monde culturel mais la dématérialisation ne répondra jamais à cette question de la médiation, de la proximité, de l’humain », argumente Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors (46).
Le numérique apparaît comme un levier pour rendre accessible des services qui ne l’étaient plus (à l’exemple de la télé-médecine), mais il implique aussi le risque de nouvelles fractures. L’illectronisme (c’est-à-dire le fait d’être mal à l’aise ou mal formé vis-à-vis de l’outil numérique), voilà un nouveau mot auquel les élus vont devoir s’habituer. Car ils vont là encore se retrouver les premiers interlocuteurs vers qui les citoyens vont se tourner pour trouver une réponse ou un appui.
E.S.
L'interview de Bernard Vauriac par Maire info pendant le congrès de l'AMF.
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